Balenciaga et la babouche marocaine: Quand l'art de la mode frôle le déshonneur de l'appropriation culturelle
3/19/20241 min read
L'entreprise française de mode et de luxe Balenciaga a dévoilé sa dernière création pour sa collection printemps-été 2024 : les "mules plates". Disponibles au prix de 795.00 euros, ces sandales en cuir ont suscité un vif débat quant à leur dénomination et à leur inspiration.
Malgré leur nom évocateur, aucun détail n'évoque la babouche ou le Maroc dans la description officielle de l'article. Cette absence de référence directe à la culture marocaine soulève des questions sur l'intention de la marque et sur l'utilisation de termes chargés d'histoire et de tradition sans reconnaissance appropriée.
Cette omission n'a pas échappé à l'attention des artisans marocains, pour qui la babouche est bien plus qu'une simple sandale. Témoin de leur savoir-faire et de leur héritage culturel, la babouche est souvent associée à des techniques de fabrication ancestrales transmises de génération en génération. Pour beaucoup, voir une entreprise française de mode et de luxe commercialiser une version simplifiée de cet artisanat traditionnel à un prix exorbitant est perçu comme un affront.
Cette indignation s'est répandue rapidement sur les réseaux sociaux, où de nombreux Marocains ont exprimé leur frustration face à cette appropriation culturelle déguisée. Certains ont souligné le contraste entre la valeur accordée par les touristes aux babouches authentiques négociées dans les souks marocains pour leur originalité et leur histoire, et le prix élevé auquel Balenciaga vend ses "mules plates", sans même reconnaître leur origine.
En somme, l'affaire des "mules en cuir Babouche" de Balenciaga met en lumière les défis de l'industrie de la mode de luxe lorsqu'il s'agit d'incorporer des éléments culturels dans leurs créations. Au-delà des questions de marketing et de vente, elle soulève des questions plus profondes sur le respect de l'artisanat traditionnel et des communautés qui le perpétuent.